La place centrale
La fromagerie
Histoire de notre village
Vers l’an 413, les Burgondes déferlent sur la Franche-Comté. Lors de ces incursions, quelques guerriers s’établissent sur notre territoire, favorisés en cela par l’existence de la grande route Poligny - Tavaux créée depuis peu par les Romains et qui passe à travers bois par Villert-Robert et Rahon. Trois quartiers naissent ainsi : Le petit-Deschaux, Le Carrouge et les Granges.
Quelques siècles plus tard, nous voyons un autre quartier se créer et s’animer petit à petit, celui de Lioutre. A l’emplacement actuel du château existait un bâtiment appelé Tour de Lioutre, appartenant à la maison de Chissey et servant de rendez-vous de chasse à cette noble famille descendant du duché de Savoie.
Un peu plus loin encore, au lieu dit actuel "Bois des noues" s’installent quelques familles de colons, pour la plupart venant de Bourgogne. Il faudra attendre 1536, date à laquelle le noble Philippe De Vaulchier d’Arlay, alors secrétaire de l’empereur et greffier en chef de son parlement à Dole, acquiert le château et décide d’augmenter rapidement la population. En peu de temps il fait venir de Bourgogne et de Germanie (Allemagne), 60 familles de colons représentant 300 membres et leur attribue le quartier des Noues qui s’étend sur la "Mare Oudot" et "Le Vanolet" ainsi que le quartier des "Baraques". Ces nouveaux arrivants doivent défricher et mettre en valeur les terres et pâturages en échange d’exonération de certaines redevances.
Ces colons ont laissés leurs noms à certains coins de sol, appelés cantons ou lieu-dit qu’ils ont défrichés tels "La Pommeraye", La Mare Oudot, Les Mares, etc.
Les noms des plus anciennes familles sont arrivés jusqu’à nous : Gay, Bonnin, Gateaux, Aimey, Sussot, Sepret, Vincent, ainsi que Poty, Maître, Fougère, Grelle, Cour, Vallet, David, Cusey, etc.
Le château
Allée du château
Le moulin
Jusqu’en1700, le centre actuel du Deschaux n’est pas habité, il faudra attendre le tracé de la route royale (axe actuel Dole-Lons), ordonné par le ministre Colbert, pour voir les habitants des quartiers éparpillés des Noues, de Lioutre, des Baraques, des Granges et du Carrouge abandonner petit à petit leur hameau pour s’installer aux abords de cette voie. Ainsi se forma le centre du Deschaux actuel, et c’est en 1791 que la commune est réellement formée et qu’elle prend le nom de "Grand Déchaux" qui deviendra Deschaux.
La révolution a épargné le château, les habitants du village vivant en très bon terme avec leur seigneur. Comme bien d’autres villages de Franche-Comté également, Le Deschaux a subi en certaines époques des calamités et des souffrances. Ainsi, en 1661 les intempéries gâchent les récoltes, une grave disette intervient, la misère décimant la population qui tombe de 500 habitants à la moitié.
La Franche Comté étant espagnole, les soldats français de passage au Deschaux vers cette époque assiègent le château qui se défend énergiquement. En 1814, la guerre en France amène les Autrichiens dans notre village qui doit faire face aux lourdes réquisitions du général ennemi. En 1870 /71 les allemands séjournent une vingtaine de jours sur la commune et ces Prussiens terrorisent la population. En 1914/18 la grande guerre endeuille de nombreuses familles de même que celle de 1939/45. C’est pendant cette dernière que cinq hommes du Deschaux sont fusillés sauvagement par les Allemands à Mauffans, pendant leur acheminement à Lons Le Saunier.
Le Deschaux et Villers-Robert connurent de tout temps des rivalités, chacun pensant pouvoir étendre un jour son hégémonie sur l’autre. Il y eut à bien des époques communauté d’intérêts et d’institutions. Les habitants du Deschaux ont fréquenté longtemps l’église et l’école de Villers-Robert car ils n’en possédaient pas. Le quartier des Noues a appartenu à Villers-Robert jusqu’au 14°siècle. En mars 1821 le conseil municipal de Villers-Robert demande même l’annexion du Deschaux avec siège de la mairie à Villers-Robert, et l’on se doit de reconnaître à nos élus leurs talents pour avoir su préserver notre indépendance.
Route de Dole
C’est alors que pour donner de l’importance à notre village nos édiles voulurent à leur tour l'agrandir. En 1826 le transfert de la gendarmerie de Tasseniéres au Deschaux est obtenu, mais la demande faite pour que le Deschaux devienne chef lieu de canton est rejetée. C’est en 1856 que la population atteint son apogée avec 1130 habitants. Le dépeuplement qui suivit résulte de la pauvreté de la commune à l’époque de pouvoir se doter du chemin de fer et par l’attrait des jeunes pour la ville.
En 1910 ,Le Deschaux possédait de nombreux commerçants et artisans: un boucher, cinq épiciers, un boulanger, un pâtissier, un marchand de vin en gros, cinq cafetiers, deux drapiers, un quincaillier, un volailler, plusieurs marchands de fruits, deux marchands de porc, deux marchands forains, trois forgerons, trois menuisiers, un charpentier, deux marchands de bois et produis de construction, deux entrepreneurs de travaux de construction, plusieurs maçons, un atelier de cycles, deux tailleurs pour hommes, une modiste et plusieurs ouvrières en robe ,un bureau de régie des boissons et de tabacs, une sage-femme, un meunier, un messager en voiture.
Centre du village
Origine de certains noms
LE DESCHAUX
LES GRANGES
LES BARAQUES
LA RUE DES MIRACLES
Jadis le territoire de la commune n’était qu’une vaste forêt. En langue celtique "CHOD" signifiant bois, on peut penser que l’origine du nom remonte à cette époque lointaine. Mais une autre thèse puise ses sources dans la tradition : les habitants des Noues et autres quartiers devaient se déchausser pour traverser l’Orain à gué afin de se rendre à l’église de Villers-Robert, en vieux français on disait qu’ils traversaient à "pieds déchaux".
LE CARROUGE
Veut dire carrefour, place libre. Il est fort possible que ce hameau se soit fondé dans une clairière, au milieu d’un bois, d’un carrefour, dans une place.
LES GRANGES
De "granum", grain; signifie bâtiment où l’on dépose les gerbes, métairies, réunions d’hommes pour pratiquer la culture des terres.
LES BARAQUES
Nom laissé par les colons venant de Bourgogne et de Germanie à ce quartier car ils y étaient logés dans des huttes en bois qu’ils construisaient eux mêmes sur des terres défrichées.
LA RUE DES MIRACLES
Rue partant de l’église et descendant jusqu’à l’ancien pont de la "La Planche" sur la rivière Orain. Cette rue bordait les vergers du seigneur, très favorables aux rendez-vous. En cet endroit on y œuvrait pour la grandeur de la patrie ou tout au moins sa repopulation. Avant la révolution, la moitié des naissances avaient lieu hors mariage, on disait donc par moquerie qu’une naissance dans ces conditions était un miracle et comme il avait commencé dans cette rue, on lui donna tout naturellement le nom de "rue des miracles".
Les maires de Le Deschaux
François POTY des granges de 1790 à 1792
Pierre AIMEY de 1792 à l’an XI
Jean Claude POTY de l’an XI l’an XIII
Jean Claude POUX de 1804 à 1817
Jean RICHARD de 1817 à1830
Jacques FOUGÈRE de1830 à 1831
François POTY de 1831 à 1832
Pierre MAÎTRE de 1832 à 1837
Pierre COUR de 1837 à 1843
Philibert POTY de 1843 à 1844
Pierre MAÎTRE de 1844 à 1846
Pierre COUR de 1846 à 1848
Pierre GAUTRON de 1848 à1858
PIGETVIEUX de 1858 à septembre 1870
Pierre Joseph COUR de septembre 1870 à mars 1871
Philibert DAVID de mai à juin 1871
PIGETVIEUX de juin 1871 à 1876
PIELLARD de 1876 à1884
Jean François THIEBAUD de 1884 à1888
Auguste LAURENT de1888 à 1891
François ROUSSOT de 1891 à 1896
Ernest PROST-MAGNIN de 1896 à février 1916
Alphonse VINCENT de mars à décembre 1916
Emile CHAMARD de décembre1916 à1919
Faustin POUSSOT de 1919 à 1925
Emile CHAMARD de 1925 à1929
Charles LAURENT de 1929 à 1940
Alfred BOISSON de 1940 à1945
Félix MILLET de 1945 à 1953
Ernest PROST-MAGNIN de 1953 à1971
Michel JACQUOT de 1971 à novembre 1975
Albert DUPRÉ de novembre 1975 à 2001
Patrik JACQUOT depuis 2001
(Source histoire du Deschaux par Ulysse DEJEUX, Paul AUDEBERT éditeur 1910)